Laure Giletti, du studio Bruxellois
Lundi 20 novembre 2017

Sur une invitation d’Alain Rodriguez,

Laure Giletti du studio bruxellois Eurogroupe (créé en 2012 avec Grégory Dapra) viendra présenter leurs (dernières) productions éditoriales.

Eurogroupe est un bureau de design graphique établi à Bruxelles depuis 2013. Il est composé de Laure Giletti et de Grégory Dapra. Ils conçoivent des publications, sites web, affiches et identités visuelles dans le cadre de collaborations à long terme. Traduire la complexité dans des formats adaptés et des formes durables définit leur production. Attentifs à la façon dont images et textes entretiennent leur propre impact, leur approche repose sur les contenus. Ils ont notamment travaillé avec les Éditions La Découverte, Science Po (FR), le Piet Zwart Institute, Roma Publications (NL), Spector books (DE), HEAD–Genève (CH). En 2014, ils ont réalisé le catalogue et l’identité visuelle du Pavillon belge à la 14e biennale d’architecture de Venise. Ils sont diplômés du Werkplaats Typografie (NL), Laure de l’ENSAD (Paris) et de l’ESAD (Valence) et Gregory de l’ERG (Bruxelles).

La conférence est ouverte à tous.

à 14h

à la Maison de l’étudiant, partenaire de ce cycle de conférences.

—————-
Laure Giletti, lors de sa conférence a présenté différents livres, notamment leur dernière réalisation autour de l’oeuvre de Guy de Cointet.

Pour l’élaboration de l’anthologie Guy de Cointet. Théâtre complet en 2017, le studio Eurogroupe – composé de Laure Giletti et Gregory Dapra – a incarné pleinement cette double figure du graphiste-historien. En effet, le duo a procédé a un immense travail de fouilles et d’explorations dans les archives (carnets personnels, photographies, diapositives, scripts, etc) sur et de l’artiste Guy de Cointet conservées à la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou, à la recherches de traces opérantes quant à la conception de l’ouvrage. Même si la structure éditoriale adoptée est celle de l’anthologie, Guy de Cointet. Théâtre complet est – presque – conçu comme un geste théâtral, qui s’active quand on le lit. Le livre est un parcours : il présente les vingt-cinq pièces de l’artiste dans un ordre chronologique, chacune augmentée par un appareil explicatif ainsi qu’une documentation importante ; et les titres des pièces renvoient toujours aux scénographies mises en action par Guy de Cointet. Dans ces dernières, comme la narration et le visuel sont indissociables – et doivent être lus ensemble – et que, pour comprendre les scénarii, il est essentiel de comprendre les formes des accessoires qui sont sur scène et manipulés par les interprètes, le studio Eurogroupe a crée des pictogrammes de ces accessoires. Ce vocabulaire pictural et graphique est intégré aux scripts des pièces, mais nous le retrouvons également sur la couverture – se référant à la conception scénique de Guy de Cointet. L’artiste, ayant déployé et développé une pratique singulière du livre qui l’a amené à la scène, entretient un rapport étroit avec la typographie. En fait, cette dernière l’intéresse du point de vue du langage, c’est-à-dire que Guy de Cointet met en image et en forme les mots dans l’espace physique de la scène. Son goût pour les langages codés et la cryptographie, ainsi que les procédés du langage, est traduit dans Guy de Cointet. Théâtre complet
par les rythmes typographiques mis en action par Eurogroupe, mais surtout par le vocabulaire pictural et graphique qui devient alors une typographie, un langage à par entière. L’image devient mot. De part la profusion des matériaux archivés et leurs natures diverses, le studio a dû faire des choix dans les documents
et leurs utilisations afin de transposer de la meilleure manière l’œuvre théâtrale – et tous les concepts qui y sont générés – de l’artiste dans l’espace qu’est le livre.

Ce texte est extrait du mémoire de DNSEP de Tiphaine Lacroix, intitulé Dysposer les images.